2000 kilomètres autour du Haut Atlas Marocain


(avril 2009)

Il est 14h30 heure locale lorsque nous atterrissons à Fès après un vol de deux heures et demie depuis Paris (Orly). La température est de 24°C et le soleil est au rendez-vous. Comme convenu avec notre hôte, un taxi nous attend pour nous amener dans notre premier Riad "Lune et Soleil". La circulation est très dense, mais cela ne gène en rien notre chauffeur qui slalome allègrement entre les vélos, les carrioles à ânes et les deux roues motorisés. Je dois dire, d’un premier abord, que sans notre chauffeur, il aurait été difficile de trouver le Riad à la limite de la médina. Nous prenons possession des lieux avant de partir aussitôt en balade.
Nous avons choisi de passer une dizaine de jours à visiter le Maroc en tournant autour du Haut-Atlas. Ces montagnes hautes de plus de 4000m sont à cette époque de l’année largement couvertes de neige. Ce qui contraste fortement avec la température qui règne dans les plaines désertiques environnantes.

A part à Fès où nous avons choisi de rester deux nuits pour nous acclimater nous avons parcouru chaque jours entre 200 et 300 km en voiture (location de la voiture à Fès le deuxième jour et restitution à Marrakech l’avant dernier jour) et réservé des Casbahs ou des Riads différents chaque nuit (par internet avant notre départ). Notre itinéraire étape par étape :

  1. Fès, visite de la médina, de ses monuments et vue plongeante sur la vielle vile depuis le tombeau des Mérinides.
  2. Meknes, visite du tombeau de Moulay-Ismaïl et de la prison des Chrétiens après être passé par le site Romain de Volubilis.
  3. La vallée du Ziz, Paysages désertiques et ses oasis luxuriants.
  4. Merzouga, promenade dans les dunes majestueuses de l’Erg Chebbi.
  5. Skoura, promenade dans une palmeraie typique après être passé dans la vallée des roses de Tourbist et les gorges du Dadès.
  6. Zagora, la ville aux milles enfants et les potiers de Tamegroute.
  7. Taroudant, visite du souk et des fortifications.
  8. Essaouira, la vieille ville et son port légendaire.
  9. Marrakech, et sa médina la plus touristique de ce voyage.
  10. Toutes les galeries photos
  11. Les panoramiques
  12. Epilogue
  13. Bibliographie
  14. Liens

Etape 1 Fès
La visite de la médina de Fès est vraiment très intéressante. Car c’est, je pense, la plus authentique que nous ayons visité au Maroc. Il faut néanmoins faire attention à ne pas s’égarer. En effet, les ruelles étroites sont presque totalement dépourvues de plaques de rue. Il faut alors posséder un très bon sens de l’orientation pour ne pas se perdre. Mais rassurez vous, si malgré tout vous vous égarez, vous ne manquerez pas de trouver un jeune "guide" qui vous proposera de vous ramener à bon port contre quelques Dirhams. La médina de Fès est en fait assez simple à visiter car elle se compose de deux axes principaux parallèles qui descendent vers la rivière près de laquelle les tanneries ont élues domicile (voir carte ci-dessous). On y pénètre par la Bab Bou Jeloud (bab signifie porte) puis ensuite on se laisse descendre le long de ces ruelles sinueuses et pleines de vie qui réveillent tous nos sens. Cette promenade nous plonge dans le passé car tout ici semble immuable depuis la nuit des temps. L’ambiance est décontractée l’air est emprunt de toutes les effluves venant des échoppes. Tous les types de marchands y sont présents dans un méli-mélo de diversité hétéroclite : tapis, babouches, théière, quartier de viande, poterie, tomate, épice, mécanique, etc… La médina est normalement réservée aux piétons, ou presque ! Car quelques ânes se disputent le pavé avec vélos et motocyclettes. Attention donc à rester vigilant car la collision guète à tous les angles. Plus on s’enfonce dans la médina et plus la pauvreté est flagrante. Elle est évidente lorque qu'on arrive aux tanneries. L’odeur du cuir y est très forte et on peut se fier à son nez sans coup férir pour s'orienter.  Je conseille vivement la visite de la plus grande tannerie Chouara. Depuis près de 900 ans presque rien ici n’a changé. Si ce n’est, comme nous l’explique notre guide, la mise en place de la moderne machine à laver les peaux composée d’un gros tonneau en bois tournant grâce à un high-tech moteur électrique. Pour la petite histoire, le mot maroquinerie vient bien de Maroc, car ils ont été les premiers à développer ce savoir faire de l’artisanat du cuir qui perdure aujourd’hui.

Les tanneries de Fès sont vraiment incontournables dans la visite de la médina. Elles nous plongent vraiment dans le passé et nous font prendre conscience du décalage temporelle de niveau de vie entre l’Afrique du nord et l’Europe. Lorsque je fais remarquer à notre guide les conditions de travail, il me rassure en indiquant que les produits utilisés sont naturels !. Mais le corps des ouvriers plongé toute la journée dans ces jus colorés cela est-il vraiment sans danger ? La première chose qui nous frappe est donc le niveau de pauvreté de la population de cette médina mais également la grande gentillesse et l’excellent accueil que nous offre l’ensemble des Marocains que nous rencontrons au cours de cette mémorable promenade dans le temps. Qu’ils en soient tous ici chaleureusement remerciés.
Quelques très jolis monuments ornent cette médina tel que la médersa Bou Inania, la médersa Attarine avec sa porte majestueuse, Le palais Mnebhi dans lequel le Maréchal Lyautey à séjourné et bien d’autres…Une petite promenade jusqu’au tombeau des Mérinides sur les hauteurs nord de la ville permet d’embrasser l’ensemble de la médina de Fès. Un très beau panorama à ne pas manquer surtout au moment du coucher du soleil.


Départ de Fès le troisième jour, après avoir récupéré notre voiture. Direction Volubilis puis Meknès, lieu de notre prochaine étape.


Etape 2 Meknès
La première prise de contact avec la circulation Marocaine demande "un peu" de concentration ! En plus des habituelles voitures et camions s’ajoutent maintenant de nombreux deux roues motorisés (ou non) et surtout tout les éléments mobiles tractés par des animaux divers et variés aux réactions parfois imprévisibles. Donc prudence et vigilance sont à l’honneur dans les agglomérations ! Après quelques kilomètres de conduite, l’habitude Marocaine s’installe et on joue du clackson comme un vrai Marocain ;-). Par contre, dès que l’on sort des villes les véhicules se raréfient considérablement et à part les trous et les radars de la maréchaussée, la vigilance peut reprendre un cours normale. D’expérience, il faut compter une moyenne de 50km parcouru en une heure sur l’ensemble des routes Marocaines que nous avons fréquenté.
Arrivée à Volubilis. Un parking avec très peu d’ombre offre de nombreuses places et le gardien qui se présente avant même que le moteur soit coupé. Il prendra soin de notre carrosse contre quelques Dirhams.
Le site de Volubilis est à ma grande surprise bien conservé et la surface occupée par ces vestiges est impressionnante. Comme partout au Maroc, les cigognes en ont profité pour faire sur quelques piliers de confortables nids qui par ailleurs servent également d’abri à ne nombreux autres petits oiseaux. Je ne décrirai pas dans ces lignes le détail des vestiges qui le sont largement dans tous les bons guides touristiques du Maroc (voir la bibliographie à la fin de cet article).



Après cette excursion à Volubilis nous poursuivons notre route pour arriver à Meknès en milieu d’après midi. Nous déposons notre voiture sur le parking de la place Lalla-Aouda aux portes de la médina. Au plus proche de notre hébergement le Riad de Meknès.

Après nous être installé, nous partons aussitôt pour la visite du tombeau de Moulay Ismaïl (unique mosquée Marocaine autorisée à la visite pour les « non musulman ») et de la prison des Chrétiens. Nous cédons sous les asseaux d’un vieux guide officiel qui souhaite nous initier à l’histoire de son pays mais nous ne regrettons pas cette rencontre fort instructive et agréable. Pour finir nous passons voir la Bab (porte) Mansour qui donne sur la place El-Hédime. Le petit tour que nous faisons pour terminer notre promenade dans la médina avant de retourner à notre Riad ne nous enchante pas autant que celle de Fès. Nous finissons la soirée en mangeant un bon couscous tout en écoutant les douces mélodies d’un joueur de cithare. Ce Riad de Meknès est vraiment un luxueux havre de paix au cœur de la médina que nous avons fort apprécié. Par contre attention les soirées peuvent être fraiches en cette saison et j’ai fortement regretté de ne pas avoir eu la prudence d’emmener une petite laine dans mes baguages !



Le lendemain matin, départ de bonne heure pour le grand sud Marocain avec passage sur les cols entre le haut et petit Atlas avec la vallée du Ziz pour objectif.


Etape 3 Les gorges du Ziz
Nous partons tôt le matin afin de pouvoir prendre le temps sur la route de s’arrêter pour admirer les paysages et faire évidemment quelques photos. Au programme Azrou et les forêts de cèdres sur les plateaux à plus de 2000 mètres d’altitude. Puis Midlet et Rich pour finir dans les gorges du Ziz. Après les premières étapes citadines ce parcours "champêtre" nous ravi. Nous découvrons des paysages grandioses et une nature pleine de vie. Au détour d’un virage de la route sinueuse après Azrou nous découvrons une famille de singes puis une seconde pour nous apercevoir qu’une "tribu" complète à élue domicile au bord de la route. Nous nous arrêtons faire quelques photos et les primates ne sont aucunement inquiétés par notre présence et continuent à vaquer à leurs occupations dans la plus grande indifférence. Les hauts plateaux sont encore recouverts de grandes plaques de neige et malgré le froid les troupeaux de moutons et de chèvres arpentent les moindres espaces déjà verts. Nous continuons notre route vers Rich et à partir de Zeida les températures remontent proportionnellement à la baisse d’altitude. La Route nous amène ensuite à franchir le tunnel du légionnaire pour aboutir dans les majestueuses et colorées gorges du Ziz. Nous arrivons à notre hôtel la Kasbah Jurassique qui s’avérera très décevant. En effet, cet hôtel bâtit dans une authentique Kasbah est mal entretenu et est d’une propreté plus que limite. Les sanitaires de notre chambre étaient quasi inutilisables par le peu d’eau qui en coulait ! Malgré un accueil et des repas correctes, nous vous conseillons donc de choisir un des autres hébergements dans ce secteur.



Le lendemain matin nous repartons vers ce qui nous attire particulièrement dans ce voyage (The Désert ; un rêve de gosse !) les dunes de sable de l’Erg Chebbi à Merzouga !


Etape 4 Merzouga
Nous nous enfonçons vers le sud en continuant la route le long de la vallée du Ziz. Un barrage ferme un grand lac émeraude avant Errachidia. Cette eau contraste avec l’aridité des parois rocheuses qui la délimite. Après quelques heures de route nous faisons une halte à la source Bleue de Meski. Ce lieu n’est pas exceptionnel mais ce qui surprend c’est le contraste entre la route aux paysages arides et désertiques et à quelques dizaines de mètres à peine, cet oasis de fraicheur et d’humidité d’un vert presque insoutenable où les nombreuses grenouilles disputent la vocalise avec les myriades d’oiseaux qui ont élu domicile dans cet éden. Vraiment surprenant ce contraste !
Ensuite nous reprenons la route pour arriver au plus tôt dans les dunes de l’Erg Chebbi. Nous traversons donc les paysages de palmeraie de Tafilalt pour arriver sur la très récente route qui permet d’atteindre Merzouga. Nous apercevons rapidement après  Rizani les dunes au loin. Puis notre hôtel est indiqué à partir d’une piste sur la gauche que nous empruntons. Des Dromadaires nous saluent au passage et nous arrivons vers 13h dans un des meilleurs hôtels de notre séjour la Kasbah Mohayut. Après notre installation et une petite collation nous décidons de repartir pour voir le lac Dayet Srji qui fait face aux dunes (non non, ce n’est pas un mirage). Sur ses berges, il est indiqué que nous pouvons y voir des Flamands roses. Mais finalement, nous voyons plus de vendeurs de pacotilles que de Flamand. Nous serons néanmoins ravis de rencontrer de nombreuses grosses libellules qui s’agglutinent en bordure d’eau pour leur parade nuptiale.
Il est 17h quand nous attaquons la première dune de sable pour atteindre une des plus hautes dunes que nous pouvons apercevoir. Environ 45 minutes plus tard nous sommes assis à son sommet pour observer ce paysage enveloppé des rayons d’un soleil rougeoyant. Le spectacle est magique. Nous sommes quasiment seuls (après avoir réussi à dissuader quelques "guides" de nous accompagner). Au loin quelques caravanes de dromadaires (nous n’avons jamais vu de chameau [deux bosses]) transportent les derniers clients d’un bivouac Berbère. Nous contemplons longuement les formes très graphiques que le vent sculpte inlassablement sur ces dunes modelant cet élément presque fluide à sa convenance. A contre cœur, nous décidons de rentrer à l’hôtel pendant que les derniers rayons de soleils caressent la surface encore chaude des sommets des plus hautes dunes. Non ce n’est pas un rêve, nous avons marché et admiré cette mer de sable et je vous garantie qu’à elles seules, ces dunes, valent ce voyage au Maroc.
La soirée se poursuit avec délice dans ce luxueux hôtel où nous regrettons d’avoir oublié d’emmener nos maillots de bain tellement la piscine nous attire ! Le repas est excellent le personnel jovial et amical et la soirée est à l’image de la beauté de l’endroit.



Le lendemain matin départ pour Skoura et sa magnifique palmeraie.


Etape 5 Skoura
De bonne heure le matin nous quittons l’Erg Chebbi direction les gorges du Dades. Au loin face à nous les sommets du Haut Atlas s’illuminent de blancheur comme suspendu entre terre et ciel. Les paysages traversés sont arides et désertiques et parfois seules les jolies portes régionales offrent l’occasion d’une photo. Puis nous arrivons au bout d’un plateau à la ville de Boumalne Dadès qui offre dans la vallée du Dadès un paysage de palmeraie luxuriante à perte de vue. Nous en profitons pour faire une petite pose restauration avant de partir voir les gorges du Dadès. Nous prenons la route au nord sur un quinzaine de kilomètres en direction de Tamtattouchte. Ces gorges sont très belles. De nombreuses maisons traditionnelles semblent comme posées sur des promontoires rocailleux. Les flancs des gorges offrent des variations de formes et une palette de dégradés de rouge qui ravissent l’œil. Cette route vaux bien le détour par la qualité de ce paysage peu commun. Après quelques photos nous décidons de repartir afin d’avoir le temps de voir également la vallée des roses avant notre arrivée à Skoura. En plein milieu de la ville de El-Kelaâ M’Gouna il faut prendre la route qui part à droite (en direction de Skoura). Il n’y a pas de panneau et cette voie ressemble au début plus à une piste qu’à une route. Attention elle est ensuite très étroite et sinueuse et un véhicule peut surgir à chaque instant. Nous la longeons jusqu’à Bou-Tharar sans apercevoir de champ de roses alors que nous sommes en pleine saison de production. En fait, une personne nous indiquera que les roses sont toutes cultivées le long de la rivière dans la palmeraie qui la borde sous forme de haies. Toutes les roses y sont ramassées à la main. Fort de cette information nous apercevrons bien effectivement les roses lors du chemin de retour vers la vallée du Dadès. Là aussi les paysages sont abrupts et décorés de tons ocre rouge. Le soleil commence déjà à effleurer l’horizon lorsque nous reprenons la route en direction de Skoura ou nous arrivons à notre hôtel la magnifique Kasbah "Ait Ben Moro" en bordure directe de la palmeraie (à ne pas confondre avec l’auberge du même nom, juste devant !) Soirée relaxante après une journée de voiture. Et visite de cette majestueuse demeure fraichement restaurée avec gout dans un souci prononcé du détail. C’est à mon avis un des lieux exceptionnel et typique de ce voyage.
Le lendemain matin après une nuit salvatrice nous décidons de commencer paisiblement la journée par une ballade dans la palmeraie. Notre souhait est alors le calme, la tranquillité, la fraicheur et les petits oiseaux. Mais dès notre franchissement de la porte de l'hôtel, deux jeunes "guides" nous tombent littéralement dessus sans que nous puissions nous en défaire. Un jeune nous précède irrémédiablement dans notre balade et arrivé au lit d’un des bras de la rivière du Dadès deux autres jeunes essaient également de nous entreprendre pour nous soutirer quelques Dirhams. Quelque peu déçu de ce manque de tranquillité nous tournons rapidement les talons et rentrons avec entrain à l’hôtel.



Après avoir récupéré nos affaires nous reprenons tranquillement la route en direction de Zagora. Au moins en voiture "Ils" ne peuvent plus s’imposer à nous…Mais quel dommage tout de même de ne pouvoir se promener tranquillement !


Etape 6 Zagora
Nous passons alors par cette ville au nom qui fait vibrer l’inconscient collectif Français « Ouarzazate ». A la sortie de la ville nous tournons au Sud-Est direction Zagora et à partir de Agdz nous longeons ce qui restera pour moi la plus belle vallée du Maroc celle du Drâa. En effet, les abords de la rivière sont bordés de palmeraie et de villages traditionnels. Je pense que cet endroit est un des plus authentiques que nous ayons visité au Maroc mais certainement également l’une des régions les plus pauvres du pays. Nous contemplons à chaque virage les images de cartes postales que nous offrent les habitants. En route nous nous arrêtons visiter le musé  Ksar Tissergate qui présente les outils et ustensiles divers de la vie quotidienne des gens de la vallée. Le propriétaire présente l’ensemble de son petit musé fait avec gout, et les informations qu’il dispense font preuve d’une grande connaissance de l’histoire de son pays. L’accès à ce musé est également fort intéressant car on pénètre dans la ville en terre qui est organisée afin de limiter la température. Les rues sont des tunnels, les maisons n’ont pas de fenêtre mais un puits de lumière central qui éclaire les deux ou trois niveaux des maisons. Je recommande vraiment cette visite pittoresque.
 Après cet intermède culturel nous finissons d’arriver à notre hébergement à Zagora le Dar Raha. Cet hôtel sera notre seconde déception hôtelière. C’est une maison type Riad en terre traditionnelle mais le propriétaire (Français) argumentant du respect de l’authentique n’a pas estimé nécessaire de mettre autre chose que quelques tapis sur les sols de terre battue. Vous imaginez donc le niveau de poussière de la maison. Cet endroit est par conséquent fortement à déconseiller aux allergiques à la poussière  et à ceux qui comme moi aiment la fraicheur pour dormir ! Car les chambres, contrairement aux autres Riads que nous avons testés, sont sous les toits. Ce qui fait que le niveau de températures des chambres reste élevé de jour comme de nuit. Je ne m’étendrai pas plus longuement sur cet hébergement qui de mon point de vue n’offre pas un bon rapport qualité prix malgré une restauration correcte. Mais je vous rassure vous de manquerez pas de trouver un bon hébergement à Zagora si vous désirez comme nous y séjourner. Nous en avons aperçu d’autres le lendemain :-).
En fin d’après midi nous partons pour Tamegroute qui est réputé pour ces potiers et nous visitons leur coopérative. Elle est très facile à repérer par les nuages noirs qui en émanent. A notre arrivé un "guide" nous fait garer puis nous emmène visiter la fabrique. Comme dans les tanneries, ici les conditions de travail datent d’une autre époque. Les potiers qui sont de très jeunes hommes travaillent dans des pièces exigües et très sombres. Le tour de potier est installé dans un trou creusé dans le sol dont on devine à l’ambiance de la pièce qu’il est humide et sale. Il en est de même pour les fours à bois qui sont construit pour chaque fournée en extérieur et alimentés à la main. Après avoir distribué quelques pièces aux nombreuses mains tendues, nous nous dirigeons vers la boutique de la coopérative afin d’acheter quelques poteries. Nous sommes motivés à les aider à survivre par nos achats. Malgré cette grande pauvreté la gentillesse et la qualité de leur accueil nous ont sincèrement émus.
Avec le coucher de soleil  nous rentrons à notre hôtel et nous sommes surpris par le nombre incroyable d’enfants présents dans les rues de Zagora. Par contre quasiment aucun adulte n’est aperçu dans les parages. Dans la soirée depuis la terrasse de notre hôtel les bruits de la ville ressemblent à ceux d’une immense cours de récréation. Zagora restera dans notre souvenir comme la ville aux mille enfants.



Demain nous prévoyons un départ pour Taroudant avec visite du souk et des fortifications.


Etape 7 Taroudant
Après une nuit très moyenne dans cette chambre chaude au lit moite et mou, nous avalons rapidement notre petit déjeuner afin de prendre sans tarder la route de Taroudant. Nous longeons donc à nouveau la vallée du Drâa et en profitons pour faire quelques photos avant de bifurquer à Agdz vers Tallouine. Les paysages changent alors pour faire place à des étendues bordées d’arganiers et d’immenses exploitations d’orangeraies et de citronniers aux interminables murs de clôture. Avant Taroudant nous faisons un détour par Tioute pour visiter une des plus réputées coopératives de femmes productrices d’huile d’Argane (attention si vous en achetez ailleurs elle peut être coupée avec d'autres ingrédients !). L’huile la plus cher du Monde ! L’accueil y est comme d’habitude au Maroc excellent et une des dames nous explique avec détails le processus de fabrication depuis la collecte jusqu’à l’extraction de l’huile. Après nos achats nous repartons vers notre destination finale en quête d’un meilleur hôtel que la nuit précédente. Nous cherchons à la sortie de la ville sur la route d’Agadir et nous découvrons l’hôtel le plus luxueux de notre périple le Dar Zitoune. Le confort de cet hôtel est d’un très haut niveau avec tout le confort moderne dans un style très local. Les chambres sont réparties sous formes de bungalows traditionnels dans un somptueux jardin aux milles fleurs et pourvu d’une magnifique piscine. Un vrai moment de bonheur (mais pourquoi avons-nous oublié nos maillots de bain !). Après notre installation, nous partons finir la journée par la visite de Taroudant.
Nous pénétrons dans la ville par une des principales Bab (maintenant vous savez ce que c’est) et nous nous dirigeons vers un parking que nous avait indiqué une des personnes de l’hôtel. Dans la cohut circulatoire de la ville nous nous rendons compte qu’un jeune en mobylette nous précède. Après un bout de chemin à le suivre, il nous dirige vers une place de parking que nous acceptons. Evidemment, il veut nous emmener visiter la ville. Afin de bien commencer la négociation je fais mine de refuser définitivement mais (comme je m’en doute) il insiste avec pugnacité et humour. Je fini par lui proposer un deal : on veut voir les belles pierres et les sites caractéristiques de Taroudan. Le marché aux épices dans le souk et surtout on ne veut aller dans aucune boutique ! (car sinon "ils" vous emmènent dans des boutiques avec lesquelles ils obtiennent de bons pourcentages sur vos achats). Il rechigne un peu mais fini par accepter et se révèle un excellent accompagnateur qui nous fait une visite correspondant complètement à notre demande. Nous visiterons ainsi les zones les plus typiques des marchés et souks que nous n’aurions certainement jamais visité sans lui. Nous l’en remercierons au delà de ses attentes. Puis nous rentrons à l’hôtel en fin d’après midi au programme détente et repos dans ce superbe endroit qu’est le Dar Zitoune.



Le lendemain direction Essaouira et la cote de l’océan atlantique depuis Agadir.


Etape 8 Essaouira
Après une excellente nuit réparatrice nous prenons notre petit déjeuner dans ce beau jardin entouré d’oiseaux de toutes sortes. Eux aussi essai de nous quémander quelques miettes et nous les leur donnons de bon cœur. Nous profitons encore un dernier moment de ce joli jardin avant de reprendre la route direction Agadir. Comme nous l’avait indiqué le gardien de l’hôtel les policiers sont à chaque embranchement de route car Jacques Chirac doit partir prendre son avion après son séjour annuel dans le plus belle hôtel de Taroudant où il a, dit-on, ses habitudes.
La route entre Taroudant et Agadir ne présente pas grand intérêt. Un paysage vallonné avec des pleines remplies d’arganiers. Sous ces arbres chaque parcelle de terre est semée de blé. La récolte est sèche àpoint et par moment un groupe d'hommes et de femmes commence la récolte à la main. A partir d’Agadir le paysage change car la mer fait son apparition. Nous sommes alors persuadé que l’urbanisme va se prolonger entre Agadir et Essaouira. Que nenni, il n’en ait rien. Dès que nous quittons Agadir les plaines désertiques fond à nouveau leur apparition et ressemblent en tout point aux paysages parcourus précédemment. Nous y rencontrons peu de véhicule et la mer semble déserte nous ne verrons que quelques petites embarcations de pêche identiques aux barques bleues d’Essaouira. Après un petit pique nique en bord de mer nous finirons d’arriver à Essaouira en milieu de journée. Notre Riad Marosko se trouve en bordure de Médina dans une zone calme. Il est joliment décoré et nous nous y installons avec grand plaisir. L’accueil y est chaleureux et la propriétaire nous donnera un plan avec plein de bonnes indications pour visiter efficacement la vielle ville. Essaouira est la première ville depuis Fès où nous pouvons nous balader seuls sans être "harcelé" par des "guides". Nous apprécions cela pleinement. Notre promenade nous amène vers l’inévitable souk. Puis nous nous rendons au port. Au loin la mer est blanche et nous sommes obligés de nous couvrir car le vent pénètre profondément dans la médina. Le port est pour moi surprenant car la flotte qui y séjourne ne ressemble en rien à ce que nous avons l’habitude de voir en Europe. Les navires de pêche sont ici en bois comme les innombrables barques bleues auxquelles un bassin complet est réservé. Le chantier naval est à l’ouvrage et l’état du bateau qu’ils rénovent laisse quelque peu songeur au regard des conditions de navigation environnantes. Ici ou là des pêcheurs vident les poissons que la marée leur a rapporté faisant le bonheur des goélands qui s’abattent en horde pour récupérer les viscères qui leur sont généreusement laissés en pâture. La journée tire à sa fin. Nous passons au Riad nous rafraichir et nous couvrir chaudement avant de repartir diner dans un des restaurants renommés sous les remparts de la ville.


Cette journée à Essaouira est une très belle étape de ce voyage car cette ville maritime est sans commune mesure avec ce que nous connaissons. Le paysage sauvage de cette mer rude avec ces petites îles alentour aux cotes rocailleuses et peu hospitalière amplifie la beauté de ce lieu hors du temps.



Demain nous entamerons notre dernier trajet routier  pour rejoindre Marrakech. Ce sera déjà la dernière étape de notre périple.


Etape 9 Marrakech
Après un frugal petit déjeuner avec ces délicieuses crêpes Marocaines, sur les conseils de notre hôte, nous prenons la route de bonne heure car nous devons arriver avant 12h à Marrakech pour rendre notre voiture. Bien nous en à pris, car la route en cours de transformation en 4 voies présente de nombreuses parties réduites à l’état de piste, ce qui nous ralenti considérablement. L’entrée dans Marrakech étant très étendue nous avons un peu de mal à trouver l’agence de notre loueur si bien que nous arrivons quelques minutes avant midi. Ouf ! La voiture est rendue dans les temps. Nous prenons alors un taxi pour aller à notre ultime Riad. Mais notre chauffeur ne le connait pas tant et si bien que paradoxalement c’est moi qui le dirige à partir d’un des plans de notre précieux guide. Gêné, notre chauffeur avec honneur ne nous demandera rien pour la course. Mais il accepta ce que je lui offris en contrepartie de sa gentillesse et sa détermination à nous amener, malgré tout, à bon port. Le Riad Choumissa nous ouvrit ses portes avec un accueil chaleureux (comme toujours au Maroc). Ce Riad est de notre point de vue une excellente adresse à Marrakech. Il est restauré avec soin et sa cours centrale est ornée de boiseries richement décorées et de plantes et de fleurs colorées qui donnent un parfum de fraicheur à cette endroit. Légèrement excentré des principaux axes qui grouillent de monde en permanence ce Riad est très calme.

Nous laissons passer les heures chaudes du milieu de journée avant de partir visiter Marrakech. Au programme visite de monuments à toutes les extrémités de la médina. Nous chaussons les chaussures de marche. Puis nous faisons une reconnaissance du parcours sur plan et ensuite c’est le départ direction la grande Mosquée de Koutoubia puis El-Mansour, le tombeau des Saâdiens, le palais de Bahia, la place Jemâa el fna pour finir par la médersa Ben Youssef. Un périple de presque 6 heures au cœur de cette médina grouillante d’une animation frénétique. Marrakech est une ville extrêmement touristique. Elle ne restera pas dans nos mémoires comme la meilleure étape car tout ici est tourné vers le commerce et le tourisme. Des énormes groupes des organismes de voyages organisés se succèdent à un rythme effréné dans la visite des différents monuments. Bref, la tranquillité des espaces authentiques du sud Marocain nous manque déjà.


Le soir nous nous reposons et nous sustentons au Riad. Demain notre taxi nous emmènera à l’aéroport à 9h. Notre périple Marocain se termine ici…


Toutes les galeries photos

Les panoramiques du voyage



Epilogue

Ce voyage autour du haut Atlas Marocain nous laissera le souvenir pérenne d’un pays à l’authenticité préservée mais où la pauvreté règne ici majoritairement sur un peuple d’une très grande gentillesse et d’un accueil que le mot chaleureux ne suffit pas à caractériser. D’ailleurs les Cigognes ne s’y sont pas trompées. Elles ne reviennent plus en France et ont massivement élu domicile au Maroc.
Si, comme nous, vous souhaitez à votre tour parcourir ce magnifiques pays vous trouverez dans les liens ci-dessous des hébergements et informations que nous vous recommandons. Si vous souhaitez plus de renseignement n’hésitez surtout à me contacter par courriel.

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Bibliographie

Voici ci-dessus la carte et les deux guides qui nous ont servi à organiser ce voyage. Il est à noter que les hôtels qui n'ont pas donné satisfaction était présents dans la rubrique chic à très chic du Routard. Nous leur avons fait part de notre retour d'expérience. Ils nous ont répondu en tenir compte pour la prochaine édition. Pour les monuments et le coté culturel notre préférence va au guide vert alors que le Routard fourmille d'infos très utiles à l'organisation d'un tel voyages. Ils sont donc très complémentaires.



Liens

Fès-Riad Lune & Soleil
Riad de Meknes
Merzouga-Kasbah Mohayut
Skoura-Kasbah Ait Ben Moro
Taroudant-Dar Zitoune
Essaouira-Riad Marosko
Marrakech-Riad Choumissa

Europcar
Le routard
Royal air Maroc

Maroc Wikipedia
Visite Maroc
Maroc.net




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